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Hardwave – Savant mélange

Hardwave – Savant mélange

Aujourd’hui je vous présente un genre musical bien abstrait et sûrement peu connu, même des oreilles les plus pointues. Ce genre me tient particulièrement à cœur car il combine deux des mes influences favorites : la trance et la trap.

Pour vous initier à ce délire, j’ai sélectionné une petite compilation des titres les plus emblématiques de la mouvance, Loneliness en porte-étendard. Cet artiste russe, originaire de Saint-Pétersbourg, soulève ce style du haut de ses bras. L’énergie procurée par ce doux cocktail serait capable de réveiller un mort… La mélodie nous entraine jusqu’au bout de la nuit, telle les démons de minuit, le BPM est plus rapide que ton cœur sous cocaïne, ton voisin sera obligé d’appeler la police pour tapage nocturne.

Le mélange entre trap & trance est aussi bon qu’une tranche de concombre dans ton gin tonic, c’est tout bonnement une putain de potion de vie, on en veut toujours plus ! S/O les petits frenchies ReealCesar & ogt, mention spéciale pour Jxrdy et son remix de Better Off Alone 🔥

Oh yeah sex fusion 😘

llezir x Jxrdy – Saturne

llezir x Jxrdy – Saturne

C’est un projet musical un peu particulier que je vous présente aujourd’hui. En effet, il s’agit de la collaboration du jeune rappeur belge llezir (19 ans) et l’un des membres fondateurs de notre webzine Jxrdy (Jordan de son prénom). Ce dernier à quelque peu mis de côté l’écriture pour se concentrer sur la production musicale, notamment le pluggnb, style mis à l’honneur sur Saturne. Le poseur trouve son inspi du côté de Playboi Carti, Gunna ou d’artistes moins connus comme Nyluu. Si l’on devait citer deux producteurs pour Jxrdy, le choix est simple Brandon Finessin & le goat P’ierre Bourne.

Composé de cinq pistes, les deux artistes nous livrent ici leur premier EP. Influencés par les divers genre underground que l’on retrouve sur Soundcloud (plug, hyperpop), inutile de vous dire que ce que vous allez écouter ne ressemble à rien de ce que vous pouvez entendre à la radio.

L’association fonctionne à merveille, le BPM est rapide, 140 de moyenne, les voix sont pitchées et le flow est maitrisé. La promesse d’un voyage vers Saturne est là, les productions de Jxrdy collant parfaitement à l’univers de llezir et sa passion pour l’espace que l’on retrouve dans les lyrics.

Pour une première, on peut dire que c’est réussi, petite préférence pour le morceau « Lune » & « Crash » en duo avec Lil’Keur. Ça annonce que du bon pour la suite 🔥

Yukon – Un rêve blanc

Yukon – Un rêve blanc

Lors d’un précédent article, je vous parlais de la photographie animalière et à quel point elle était sous-estimée selon moi. Je me permets de vous le rappeler une seconde fois avec ce reportage incroyable signé Jérémie Villet & Mathieu Le Lay.

À la recherche de la chèvre des montagnes, Jérémie, notre protagoniste principal, va devoir composer avec le froid glacial du Yukon. Les aléas météorologique, le physique, rien n’arrête notre chasseur d’images de l’extrême, qui profite de chaque instant pour immortaliser un renard, des corbeaux, un loup…

Avec l’aide des populations autochtones et des photographes locaux, il reste en quête de son but ultime, photographier une chèvre des montagnes, mais va-t-il y parvenir…?

Je vous recommande chaudement ce film, dépaysant, climatisant et terriblement beau. L’émotion est partagée, pour peu que vous soyez un brun photographe, ou simplement amoureux de la nature, vous ne pourrez qu’être touché par ces mots, ces paysages et cette ambiance blanche somptueuse.

(Dispo sur Arte jusqu’au mois d’Avril, dépêchez-vous !)

Lucid Monday – 026

Lucid Monday – 026

Le collectif de beatmaker américain Lucid Monday est de retour avec une nouvelle compilation. Pour peu que vous soyez amateur de hip-hop instrumental, le menu ne devrait pas vous déplaire, on peut dire qu’il y en a pour tous les goûts !

On passe de la downtempo au lofi en passant par le jersey club à de la trap bien rugueuse. Du beau monde sur la carte, ces noms ne vont sembleront pas familiers, mais il s’agit pourtant de ces personnes qui œuvrent dans l’ombre à la réalisation des hits de vos artistes pop favoris.

Je vous présente ma courte sélection des titres qui valent vraiment le détour, à mon goût, vous ne serez peut-être pas du même avis, mais c’est ce qui est beau !

Du début à la fin :
– La mélodie et le calme de Comodo & Dilip sur la deuxième track Pascal
– L’énorme banger de Ini & Bsterthegawd sur Stackindaguap
– La folie de Bandoum sur le titre Fair (énorme claque jersey club)
– La douceur de Slowly, slowly avec Funtime!
– La funk entrainante de Lvusmm et son morceau Blast

Sans oublier mon chouchou Enuar en collab’ avec Yugi Boi sur Relative.

Peter Haars

Peter Haars

Peter Haars (1940-2005) est un illustrateur germano-norvégien. Il s’installe au pays des fjords dans les années 60, et commence comme affichiste de théâtre, puis devient illustrateur en réalisant dans les 300 couvertures livres. Également auteur de ses bande-dessinées et autres romans, il crée une association d’illustrateurs / graphistes avant de devenir professeur de graphisme aux Arts décoratifs d’Oslo.

Issu du surréalisme, le style de Haars prévaut au psychédélique dès les années 60, on trouve le sens de la composition franche et du contraste, et également les effets tous particuliers du pistolet à peinture permettant l’exécution de dégradés précis, qui connaîtra son apogée durant les années 80.

Tout le folklore film de série B, et littérature de seconde zone, sont également autant d’artefacts culturels qui vieillissent admirablement bien.

Lucile Matter

Lucile Matter

Bonjour Lucile, peux-tu te présenter : d’où tu viens-tu, et comment tu en es venue au dessin et à l’illustration, plus largement quel est ton parcours ?

Hello, je viens de Metz et j’y vis toujours. On dit des Mosellans qu’ils sont accrochés à leur région comme des moules à leur rocher, il faut croire que c’est mon cas. Dès l’enfance, le dessin s’est présenté comme une activité à plein temps. Je passais la plupart de mon temps à gribouiller sur une feuille de papier. Très tôt, le dessin est devenu une passion et plus tard un projet d’avenir. À partir de 15 ans je me formais déjà au métier de créatif, et affirmais mes compé- tences dans les arts appliqués.

Après trois années en design graphique à Chaumont et diplômée de l’École Supérieure d’Art de Lorraine en 2012. Suite à différentes expérimentations et orientations créatives notamment en design graphique, l’illustration deviendra mon domaine de prédilection. En 2015 j’ai intégré un studio de création à Luxembourg, spécialisé en illustration, infographie et data-visualisation. C’est au sein de ce Studio que j’ai développé mon savoir-faire en illustration digitale, cette compétence me permettra d’affirmer un style graphique personnel et représentatif, à l’image de projets illustrés.

Désormais graphiste et illustratrice indépendante, je prends une plus grande liberté dans le choix des projets créatifs et expérimentations personnelles.

Qu’est-ce qui t’inspire, te fait vibrer graphiquement ? Des références artistiques, culturelles, pop, d’autres illustrateurs , des lieux, couleurs ou autres ?

Je suis souvent très inspirée par la culture cinématographique. J’implante souvent un décor, et j’illustre un lieu, je pense mes illustrations comme des scènes photographiques, je joue avec la lumière et le hors champs. Je suis sensible à la beauté des images que l’on peut retrouver au cinéma et j’essaye à travers ma pratique de recréer certaines ambiances qui me touchent lorsque je regarde un film, une série. Dernièrement j’ai regardé le film de Luca Guadagnino : Call me by your name, j’ai été saisie par l’esthétisme, les décors, et l’ambiance qui émanent de la réalisation. J’ai voulu dans ma série E vita retranscrire mes émotions et voyager dans les années 80 en Italie du nord.

Je m’inspire également de mes voyages ou de récit de voyages comme dans la revue Les Others et leur podcast : les Baladeurs. De par mes goûts pour le cinéma je suis sensible à l’illustration réaliste, voire hyper réaliste. J’ai eu un vrai coup de cœur pour l’illustrateur Benoit Auxpoix, en passant par le talentueux Tom Haugomat et le travail de Fago Studio à Nantes

En termes de processus de travail, qu’est-ce que tu préfères ? Peux-tu décrire ton procédé? Est-ce que tu as des astuces perso ? Quelle(s) leçons as-tu retenues en illustration / graphisme ?

J’ai une solide formation de designer graphique en plus d’être illustratrice. Alors je vais casser le mythe de l’illustrateur, mais je ne fais pas de croquis papier ou très peu. Lorsque je travaillais en agence, tout devait être exécuté très vite, et la phase croquis prenait souvent du temps. Spécialisée en illustration digitale, je m’arme de mon stylet et de ma tablette graphique = mon papier et mon crayon. J’ai des centaines de scènes d’inspirations et j’ai une idée souvent très claire du type/sujet d’illustration que je souhaite réaliser. Je m’aide de supports photographiques que je réalise souvent moi-même. Ensuite je choisis une gamme de couleurs (généralement 6 couleurs et leur dégradé) qui déterminera toute l’ambiance d’une série.

Est-ce que tu établis un relation entre ton contexte personnel : ta personne, l’endroit où tu habites, et les images que tu produis (en termes de couleurs, de formes de thématiques) ?

Oui complètement. Mes illustrations font écho à des inspirations et des envies créatives. Les illustrations fonctionnent comme un carnet de bord. Elles sont souvent le témoignage de ce que j’ai vécu (comme un voyage) ou une projection imagée. Parfois aussi elles répondent à des convictions plus profondes, comme ma série «Les déesses» qui parle d’empowerment et de féminisme. J’utilise des figures mythiques ou historiques qui m’inspirent. Il est vrai aussi que j’illustre exclusivement des femmes, si j’étais un homme ça serait peut-être différent. (ahah). On fait souvent référence à l’utilisation de la couleur dans mon travail, probablement une sensibilité à un esthétisme et une culture contemporains, je dirais même la mode et le lifestyle en général.

L’ensemble de tes dessins évoque une certaine ambiance, comment tu la décrirais ?

Le travail de la couleur joue un rôle important et créé un esthétisme assez singulier. Il n’y a pas de temporalité et une forme de beauté froide, voir presque figée, sûrement liée à ma passion pour les paysages nordiques. L’illustration est souvent détaillée mais l’espace est vide, probablement car je n’intègre pas ou peu l’humain dans mes narrations. J’imagine et recréé des espaces d’évasion, qui restent libres à l’interprétation. Un paysage fera souvent écho aux souvenirs de chacun.

Comment aimerais-tu te voir évoluer sur le long terme ?

L’évolution se fera probablement au fil de mes rencontres et collaborations. Mon rêve serait d’illustrer des récits de voyage, et pouvoir participer à des documentaires illustrés, comme la magnifique collaboration d’Alice Piciocchi et Andrea Angeli et leur très beau récit graphique Kiribati qui raconte l’histoire de cet archipel océanien qui risque de disparaître avec le réchauffement climatique. Mettre mes illustrations au service de belles et captivantes narrations, c’est ce à quoi j’aspire.

Peux-tu nous recommander un plat à goûter et une visite à faire ?

Oh là ! Comme la cuisine est ma seconde activité à plein temps, ça va être difficile de choisir !
Manger des linguine al limone (ail, l’huile d’olive, citron, parmesan, basilic) en Italie. À la maison c’est bien, mais en Italie c’est mieux. Et en référence à mes origines franc-comtoises (même si c’est un plat bourguignon) des œufs en meurette (œufs pochés, sauce au vin rouge, croûtons aillés, sans lard car je ne mange pas de viande) spécialité de ma grand-mère maternelle. Une visite à faire, l’Islande, et ses terres volcaniques, le pays du feu et de la glace. Et une petite deuxième en France car on voyage local en ce moment (et la planète nous dit merci), les Alpes, le lac bleu émeraude d’Annecy et ses montagnes.

N’hésitez pas à suivre le beau travail de Lucile sur son compte Instagram et son site !

Henri Manguin

Henri Manguin

Henri Manguin (1874 – 1949) est un peintre d’expression fauviste, élève de Gustave Moreau, ami de Matisse et de Vallotton. Il mène une vie bourgeoise, successivement à Paris, Saint-Tropez, en Italie, Allemagne, Neuilly, Honfleur en Normandie, évite la première guerre en se réfugiant en Suisse, s’installe à Avignon, puis à Gassin en Provence.

On appréciera dans cette bourgeoisie une vie relativement calme, où l’on ronronne dans les bons endroits avec les bonnes personnes. Les tons chauds et les touches tranquilles font ressortir cela dans sa peinture.

Alphachanneling

Alphachanneling

Peu de choses à dire sur Alphachanneling tant on ne dispose d’aucune info. On peut supposer qu’il s’agit d’un collectif, tant la production est soutenue, et le style varié, bien qu’il s’agisse officiellement d’un homme. Inspirations asiatiques, abondances, explosions de couleurs de motifs, de personnages, générosité, et surtout de la fesse. On aime !

N’hésitez pas à visiter ce gargantuesque compte Instagram pour en voir plus.

Mihassou

Mihassou

Bonjour Mihassou, peux te présenter, d’où tu viens, ton parcours, nous dire ce qui t’a mené à la musique ?

Hello ! Je m’appelle Simon et suis né en 1989 à Limoges, en France. Mon père est d’origine congolaise et ma mère française.

J’ai étudié le graphisme dès le lycée et ce jusqu’à l’obtention du DNAP option Design Graphique. Une fois le diplôme en poche, je suis parti voyager pendant 3 ans en Nouvelle-Zélande et en Australie, et après quelques mois à peine, je me suis fait cambrioler… Plus d’ordinateur, plus d’appareil photo, plus grand chose à part ma guitare. Tant pis, tant mieux; parce que c’est avec elle que j’ai passé le reste du voyage à jouer de la musique dans la rue. Au retour, je suis allé vivre aux Pays-Bas. Ça fait maintenant 2 ans que j’habite Bruxelles.

Ma première expérience dans la musique a été assez traumatisante… Petit je voulais faire de la guitare, alors mes parents m’ont inscrit à la MJC du coin. Le premier cours, la prof passait pour nous demander ce qu’on voulait apprendre comme instrument. J’étais dans les derniers et pendant qu’elle parlait, je voyais tous les petits se jeter sur les instruments (les meilleurs !)… C’était le chaos dans ma tête. Avant qu’arrive mon tour de répondre, elle a décidé de couper court : “ça suffit les enfants ! Allez on va commencer”. Ensuite elle a pris le dernier truc qui restait et me l’a tendu en disant cette jolie phrase : “désolée Simon mais il ne reste que ça. Tu vas jouer du triangle pour le moment”.

J’ai pleuré dans les bras de ma mère à la fin du cours. Elle m’a consolé et j’ai repensé au “tu vas jouer du triangle POUR LE MOMENT” de la prof. Ça m’a redonné l’espoir de pouvoir jouer de la guitare au cours suivant. Trois cours plus tard j’étais encore au triangle, alors j’ai vraiment arrêté. Quelques années après, mon père a récupéré une vieille guitare à trois cordes sur laquelle il improvisait des morceaux en bougeant ses doigts dans tous les sens et moi j’essayais de copier ce qu’il faisait. Il m’a d’ailleurs beaucoup inspiré et m’inspire toujours avec sa façon très singulière et sans complexe d’aborder les choses, qu’il les maîtrise ou pas.

J’ai également eu une guitare électronique (un jouet commandé au Père Noël qui est encore chez mes parents et que j’utilise parfois pour créer des sons) avec des bruits pré-enregistrés dessus et une enceinte. Elle me plaisait bien malgré les fils de fer en guise de cordes qui faisaient super mal aux doigts. Mais c’est vraiment vers 15 ans, quand j’ai eu une vraie guitare électrique, que tout a commencé. Cette guitare est ici avec moi. Elle se prénomme “Iris”, comme mon chat malheureusement porté disparu… Elle, est toujours là, par contre comme lui ; c’est la première et l’unique.

 

 

Quelles sont tes influences, en termes d’artistes, de références, de cultures ou autres ?

Je suis assez curieux de nature et entre les documentaires animaliers et l’émission “How It’s Made”, je suis comblé.

Sinon, j’affectionne le travail du collectif Jodi, celui de mes amis du collectif Quinzequinze, Raphaël Grossot, des artistes comme Paul Maheke (qui n’est autre que mon frère !), Faig Ahmed, Peter Vogel, Emilija Škarnulyt, Corinne Mercadier ou de la danseuse Akarova… ah et aussi “Les raboteurs de parquet” de Caillebotte !

En ce qui concerne la musique, il y a Mamman Sani, Moondog, Robert Wyatt, Black Sabbath, Philip Glass, Midori Takada, Brigitte Fontaine, Rodion Ga, Cluster, R. Stevie Moore, Wesley Willis, Georgie Joe, Alain Peters, Kasai Allstars, pour en citer quelques un.e.s.

Qu’exprime ta musique ? Est-ce purement expérimental, souhaites-tu lui donner un sens, un message particulier ? Ou bien est-ce un long ego-trip ?

Je suis assez sensible et absorbe toutes les énergies des gens, comme “Cell” de Dragon Ball Z (bon, dans mon cas, ça ne rend pas forcément plus fort) mais j’ai souvent du mal à exprimer mes sentiments. On dit que les chats ronronnent pour se rassurer, quand ils sont contents, stressés ou autres, eh bien moi je fais de la musique. Ça devient d’ailleurs de plus en plus un besoin vital pour relâcher la pression.

Je n’ai aucune envie de plaire ou d’imposer mes idées, même s’il y a surement une part d’ego-trip quand je parle de mes pensées, de ce qui me fait rire, de mes angoisses, envies, désirs, émotions… Mais vous remarquerez que ma voix est souvent modifiée, parfois au point de la rendre incompréhensible. Par contre, les textes sont toujours fournis avec la musique.

Il y a aussi beaucoup de mes textes qui parlent des autres (animaux et organismes vivants inclus) aux travers d’histoires fictives, de faux souvenirs ou de conversations inventées. C’est juste que je trouve assez étrange de parler à la place de quelqu’un d’autre.

Créativement, comment tu procèdes ?

De façon chaotique ! Je suis super distrait et me disperse assez facilement… Comme là, par exemple, je pense à plein d’autres trucs.

Des fois j’ai une idée précise en tête mais une fois les instruments en main, c’est fini : je zappe tout et c’est quelque chose de complètement différent qui en ressort. Ça peut être frustrant par moment mais ça permet aussi de moins se prendre la tête. En règle générale je branche mes bidules, bidouille un peu et puis les jeux sont faits; rien ne va plus ! Bon et en plus de ça, plusieurs de mes instruments (que j’ai par ailleurs tous achetés d’occasion) ne fonctionnent pas exactement comme ils le devraient. Alors du coup, force est de constater qu’il vaut mieux se laisser aller, être spontané et surtout jouer avec leurs erreurs; ainsi qu’avec les miennes.

Par contre, l’ordinateur est banni parce que c’est saoulant de devoir cliquer, d’aller dans les menus, les sous-menus, de chercher un truc pendant 1000000 ans avant même de pouvoir jouer. Avec les instruments physiques, tu sens et vois ce que tu fais, c’est plus naturel pour moi, plus rapide et puis je ne cherche pas à faire des trucs parfaitement calés.

Pendant longtemps, j’enregistrais sur Quick Time directement avec le micro de mon ordi, mais c’était assez limité et le son était horrible. Maintenant tout est enregistré sur un multipiste Tascam DP-32SD. Ça me permet de créer couche par couche et de tout gérer simultanément sur la machine.

Ah oui, j’aime bien jouer au réveil ou tard le soir car ce sont les moments où tu sors de tes rêves ou que tu y entres, tu te sens un peu dans un autre monde.

Tu crées également les visuels qui accompagnent tes sons, peux-tu nous en parler ?

C’est une chance de pouvoir voir, de percevoir, d’entendre, de sentir, de ressentir, de toucher… J’aime beaucoup jouer avec les couleurs, les formes, le mouvement, la lumière, etc. Travailler dans le graphisme ne m’intéresse plus vraiment, cependant ça reste toujours une passion et c’est moins culpabilisant de se dire que ces sept années d’études me servent à quelque chose…

La vidéo c’est un peu comme un four : tu y enfournes ton plat (la musique) et en fonction du temps de cuisson, tu te retrouves avec quelque chose de plus ou moins croustillant; moelleux ou fondant. Ça change ta perception de ce que tu as préparé et ça lui apporte d’autres saveurs !

Les visuels 2D, quant à eux, sont plus comme un réfrigérateur. C’est de la cryogénisation : ça immortalise.

Ton plat préféré ?

S’il fallait ne citer qu’une chose, ce serait les poires ; même si j’en mange peu en ce moment (ici elles sont super dures et peu juteuses) et que ce n’est pas un plat à proprement parler. Sinon, le Milhassou aux potirons (et oui c’est un plat qui vient de la Corrèze, comme ma mère !

Quelle est la fleur que tu aimes ?

La fleur de la passion mais je préfère les plantes, en particulier les cactus.

Tu es condamné sur une île déserte et tu ne peux emporter qu’un seul album, c’est lequel ?

Hum ! “Black Sabbath” de Black Sabbath est sûrement l’un des mes albums préférés, mais de n’écouter que ça sur une île déserte… peut être pas. Du coup, je dirais “Taaritt” de Mamman Sani mais je ne l’ai ni en vinyle, ni en CD, alors disons plutôt “The greatest hits” de The Space Lady.

Comment te verrais tu idéalement évoluer à moyen-long terme ?

Ça fait déjà pas mal de temps que je voulais faire de la musique de film. L’an dernier ce rêve s’est réalisé ouhou ! Le top serait de continuer dans cette voie et/ou de collaborer avec des gens sur différents projets artistiques, du genre installations ou performances. Après, c’est dur de s’imaginer dans un futur lointain. La vie nous dévoile toujours un tas de choses auxquelles on ne s’attend pas, alors je vais continuer de croire en mes rêves, tout en ouvrant mes yeux, mes oreilles, mon nez et ma bouche 😉

Retrouvez Miahssou sur ses réseaux !

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Fredrik Söderberg

Fredrik Söderberg

Fredrik Söderberg est un artiste suédois d’une petite cinquantaine d’années qui vit à Stockholm.

Ayant joué à moultes jeux de rôle depuis son jeune âge,passionné de metal sombre et violent comme les pays du nord en ont la spécialité, Söderberg s’est par extension penché sur l’ésotérisme, l’hermétisme, le satanisme, la religion. Il envisage son travail comme une cartographie mentale de ces différent domaines, qui selon lui donnent accès aux zones indicibles et inexplorées de l’esprit et de l’existence.

N’hésitez pas à faire un tour sur son site pour découvrir davantage de ses superbes images.