La ville de Porto Alegre fait appel à l’intelligence artificielle pour résoudre un problème local
Au Brésil, la ville de Porto Alegre a utilisé ChatGPT, une intelligence artificielle, pour écrire puis faire voter une loi municipale concernant les vols de compteurs d’eau dans la région. Dans une interview avec The Washington Post, Ramiro Rosário, responsable du projet, explique avoir été « submergé » de demandes lorsque le sujet des vols de compteurs d’eau a été abordé.
Désireux de proposer une loi locale sur ce problème, il décide alors de solliciter l’aide de l’intelligence artificielle ChatGPT.
ChatGPT suggère des idées innovantes pour résoudre le problème
L’intelligence artificielle ChatGPT répond rapidement aux attentes de Ramiro Rosario en lui suggérant deux idées originales pour la rédaction de la proposition de loi :
- Établir un délai de 30 jours pour que la municipalité remplace les compteurs d’eau volés.
- Exempter les propriétaires de payer leur facture d’eau si la ville ne parvient pas à remplacer les compteurs dans le délai imparti.
Ramiro Rosário est ravi de ces propositions qui permettent d’avancer sur cette problématique, mais il décide de ne pas informer les 36 votants que le projet de loi a été rédigé à l’aide d’une intelligence artificielle avant son adoption.
Le choix de ne pas communiquer sur l’utilisation de l’intelligence artificielle
Pourquoi garder secret l’origine du texte ? Ramiro Rosário explique que cela aurait pu être « injuste » pour la population si le texte n’avait pas été adopté simplement parce qu’il avait été écrit par une intelligence artificielle. L’important, selon lui, est que la solution proposée permette de résoudre un problème qui affecte la ville et ses habitants.
ChatGPT ouvre une nouvelle ère dans la rédaction des lois
Cette expérience brésilienne démontre avec succès que les intelligences artificielles peuvent participer activement au processus démocratique. Elle confirme également que leurs compétences peuvent s’étendre aussi bien à la rédaction de textes législatifs qu’à celle d’autres documents nécessitant de trouver des solutions aux problèmes de société.
- Ces technologies pourraient potentiellement contribuer à améliorer la cohérence et la qualité des propositions de lois.
- Elles pourraient aussi favoriser l’évolution rapide des régulations pour répondre aux défis actuels tels que les problématiques environnementales.
Toutefois, il convient également de se prémunir contre certaines limites et dangers inhérents à cette utilisation croissante de l’intelligence artificielle. En effet, des questions éthiques et de protection des données peuvent se poser pour garantir la confidentialité ou encore éviter les discriminations.
Un débat nécessaire sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les processus démocratiques
Le choix de ne pas informer les votants que le texte avait été rédigé par une intelligence artificielle peut soulever des interrogations quant à l’avenir de la transparence démocratique si ce type de pratique venait à se généraliser. Toutefois, cet exemple reste isolé pour l’instant, et il est important de noter qu’il s’agit ici d’une initiative municipale.
La question du rôle des intelligences artificielles dans la sphère publique mérite donc un débat approfondi afin d’établir les limites et les conditions nécessaires à leur utilisation acceptable pour toutes les parties prenantes.
Cette expérience brésilienne préfigure certainement l’avenir des intelligences artificielles dans le domaine de la législation et des politiques publiques. ChatGPT a permis de trouver des solutions originales face à un problème local, tout en soulevant des questions concernant la transparence démocratique, l’éthique et la régulation de ces technologies en plein essor.
Le cas de Porto Alegre invite à réfléchir à la place que l’on souhaite donner aux intelligences artificielles dans nos sociétés : comment concilier leurs capacités innovantes et la défense des principes démocratiques fondamentaux ?