Nancy Spero, l’engagement d’une vie
Hé oui, c’est le 8 Mars, Journée internationale des droits des femmes, il est donc normal que je me sois intéressée à une artiste engagée sur de nombreux fronts.
Nancy Spero est née aux États-Unis en 1926. Elle étudie l’art à Chicago, avant de s’installer à Paris où elle sera élève à l’école des beaux-arts. Ces années en France vont influencer son travail, notamment plusieurs années plus tard en 1969 lorsqu’elle peindra sa série « Artaud Paintings », mêlant des citations de l’écrivain à des figures dérangeantes.
Quand, en 1964, Nancy Spero s’installe à New-York, elle exprime sa rage envers la guerre du Viêt Nam à travers « The War Series », dont elle dira bien plus tard : « Ces dessins sont un manifeste contre l’incursion des États-Unis au Viêt Nam, une tentative personnelle d’exorcisme ». Elle rejoindra dans le même temps le groupe féministe Women Artists in Revolution (WAR) et se créera dès lors un statut de porte-parole de l’ensemble d’une génération.
Deux des séries de l’artiste s’inscriront plus particulièrement dans son combat féministe : « Torture in Chile » et « Torture of Women ». Elles se répondent entre elles et ont pour but de démontrer l’image paradoxale des femmes au fil du temps. Glorifiées dans la première série, avec des représentations de déesses mythologiques ou de figures modernes adulées et controversées, elles n’en sont pas moins réduites en victimes de l’Histoire dans la seconde série.
Grâce à son style moderne mélangeant dessins, collages et textes, et à ses combats divers, Nancy Spero aura réussi à marquer son temps. Elle s’éteint en 2009, à 83 ans, mais ses œuvres continueront à être exposées. L’artiste disparaît, mais son travail demeure à jamais : n’est-ce-pas là le plus beau des engagements ?