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La Consultation #5 –
Zerolex

Une cinquième consultation qui sent bon le printemps !
Nous recevons Zerolex, artiste bisontin, producteur de hip-hop instrumental, expérimental, bourré de synthé.
Déjà plus de huit ans d’activité dans le jeu : un album, moultes EP, des collabs, tout ça du haut de ses vingt-cinq ans !

Bref, autant le laisser se présenter ! Je n’ai plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture, ainsi qu’une bonne écoute !
Si vous découvrez Plasma, je vous invite à faire un tour sur notre Soundcloud pour écouter nos autres mixtapes.

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Plasma : Bonjour Zerolex ! Pour commencer, je te laisse te présenter à nos lecteurs.

Zerolex : Salut Plasma ! Je m’appelle Jérémy, je suis producteur de musique électronique basé à Besançon. J’ai 25 ans (65, physiquement) et je suis ravi de répondre à vos questions !

Plasma : D’où te viens l’idée de ce nom de scène ?

Zerolex : Question interdite ! Je suis au regret de vous annoncer qu’il n’y a aucune anecdote intéressante derrière ce nom 😉 Juste une association de sonorités qui m’avait plu à l’époque.
Et non, je ne suis pas sponsorisé par une marque de montre !

Plasma : En dehors de la musique, tu as des hobbies particuliers ?

Zerolex : Mon intérêt pour les rêves lucides est toujours présent ! J’avais abordé ce thème sur mon premier album, “M.I.L.D” : je note mes rêves dès que j’en ai l’occasion depuis plusieurs années. Sinon, j’ai un petit penchant pour les bonnes choses du type : les bières artisanales, le vin nature, l’absinthe, le Pontarlier Anis (notre Ricard à nous, les Franc-Comtois !), la cancoillotte, le morbier, le comté, le mont d’or, la saucisse fumée… La France, quoi !
Je kiffe le cinéma de Bertrand Blier (fan de Calmos absolu), de Stanley Kubrick… Les peintres surréalistes… Les romans graphiques américains aussi, depuis peu, avec Burns ou Clowes, mais j’ai encore tout à découvrir.

Plasma : Quelles musiques écoutais-tu à ton plus jeune âge ? Tu les écoutes encore aujourd’hui ?

Zerolex : Les Minikeums en maternelle, j’ai encore le single CD ! J’ai mangé du Sum 41 à l’école primaire, du Marie Laforêt à la maison, du Rage Against The Machine au collège (forcément, intemporel !). D’ailleurs, c’est Zack de la Rocha qui m’a amené au Hip Hop au lycée, avec ce featuring “CIA” avec KRS One et Last Emperor.

Plasma : Peux-tu nous donner tes trois titres favoris en ce moment ? Et l’album qui te suivra toute ta vie.

Zerolex : La cover de “Next Episode” de Breakdown Brass que j’ai découvert il y a peu dans un set de DJ Suspect… “Batuque” de Balako qui a beaucoup tourné sur Le Mellotron… “Je Peux Attraper Hypertension” de l’Orchestre Mode Succès grâce à Soul Ableta, inteirviewé sur In
Medias Res.
L’album qui me suivra toute ma vie, outch ! Je dirais Donald Byrd – A New Perspective avec le titre Cristo Redentor qui me donne toujours des frissons.

Plasma : Comment nous décrirais-tu ta musique ?

Zerolex : Globalement, je la considère assez introspective et contrastée. C’est toujours compliqué de parler uniquement de musique électronique tellement c’est un univers vaste. Les influences puisent autant dans le jazz et dans le hip hop que dans des sons plus “club”.
Sur le prochain EP, je pourrais dire “analogique” aussi dans le sens où j’ai produit tous les sons avec un seul synthétiseur (Prophet Rev-2) sans avoir recours aux banques de samples où aux instruments virtuels que je n’ai tout bonnement jamais utilisé.
Avec le temps, j’ai développé l’aspect mélodique aussi. J’ai envie de faire quelque chose de beau avant de penser au côté dansant ou qui mettrait tout le monde d’accord. C’est aussi pour ça que j’ai fait appel à un saxophoniste et à contrebassiste sur le nouvel EP.

Plasma : Et comment ça se passe quand tu crées un morceau ?

Zerolex : La plupart du temps, j’ai déjà besoin d’avoir du temps devant moi. Je lance un enregistrement et m’amuse à moduler des sons dans tous les sens, sans avoir forcément une idée en tête très précise. Je garde la matière qui m’intéresse, en laissant une part assez importante au hasard, aux erreurs, puis je m’attèle à construire le morceau dès que je m’arrête sur un thème ou une rythmique qui me parle.

Plasma : Ton premier EP « Floating » est sorti en 2013, ressens-tu une évolution dans ta façon d’appréhender la musique au fil des années ?

Zerolex : Oui, il y a même eu des sorties avant, dès 2011 en fait. En huit ans, c’est évident qu’il se passe plein de choses. La manière de créer a évolué : moins de samples, plus de mélodie, plus de minutie dans la production… J’ai l’impression de me sentir plus libre aussi : moins à l’affût de ce que peuvent en penser les gens ou de l’aspect stratégique qui peut vite rentrer en jeu avec des labels, tourneurs etc. L’expérience m’a réconforté dans l’idée d’avancer en famille, avec des gens proches, à qui je peux faire confiance.

Plasma : Tu es membre du collectif Cotton Claw, peux-tu nous présenter en quelques mots ce projet ?

Zerolex : C’est un groupe de quatre producteurs où j’ai tout appris, ou presque ! Je me suis professionnalisé grâce à ce projet là : nous avons beaucoup tourné en 2015 avec des festivals comme Montreux, Eurockéenes, Solidays, Nordik Impact, Panoramas… On est passé par les Inouis du Printemps de Bourges, Le Fair, le Prix Chorus, c’était vraiment une expérience marquante. L’idée, c’était de tout jouer en live, sur nos pads : pas de sons préenregistrés sur un PC. Ça sonnait plus club/housy que nos projets respectifs alors c’était super excitant de faire ça, tant cette esthétique de musique est majoritairement représentée par des DJs.

Plasma : Qu’est-ce que l’on peut attendre de Zerolex dans les prochaines semaines ? Tu as des projets dont tu voudrais nous parler ?

Zerolex : Oui ! Le nouvel EP, “Touché-Coulé”, qui sort le 19/04 sur Archi Records.
Première expérience avec des instruments traditionnels donc. Plus ambiant et orchestral que mes travaux précédents. C’est différent mais ça reste dans la continuité de ce que j’ai pu faire à mon avis, dans le côté intime, synthétique, les nappes, les rythmiques parfois hors des grilles.

Plasma : Il y a des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer ?

Zerolex : Je ne pourrai pas citer des gens en particulier, mais j’aimerais clairement développer les collaborations avec des instrumentistes. Je pense notamment à des artistes qui viendraient plus du Jazz par exemple, qui ont une connaissance théorique de la musique et de la composition que je n’ai pas, qui puissent me pousser à aller plus loin dans l’écriture des morceaux, dans les arrangements, qui puissent amener des nouvelles sonorités aussi.

Plasma : Tu nous présentes une mixtape disco pleine de soleil, de prime abord on est loin de tes productions, pourquoi ce choix ?

Zerolex : À côté de mon activité de producteur et les concerts, je passe aussi régulièrement des vinyles en soirée et c’est plutôt dans un mood afro/funk, soul/jazz, disco, musique latine…
Années 70 en grande partie ! Je n’ai jamais été à l’aise avec le fait de mixer mes propres morceaux, ça m’emmerde en fait. Puis j’écoute très peu de musique électronique finalement, je suis à la rue complet sur les trucs du moment, je n’ai pas honte de le dire… Quand j’entends
des copiés-collés de projets qui marchent, je me dis parfois que ce n’est pas plus mal haha..
Bref, les DJ Sets c’est la récréation ! Le soleil comme tu dis !

Plasma : On te remercie pour cette interview & cette mixtape ! On te laisse le mot de la fin.

Zerolex : Merci à vous, c’est un plaisir !
Le mot de la fin : continuez à être curieux, à acheter les disques des artistes que vous aimez, à aller les voir en concert… Sinon, on arrête TOUT ! 🙂 … Et buvez des bonnes choses !

Upcoming english version of the interview…