💘 Amina Bouajila 💘

Salut Amina, alors pour faire les présentations, peux-tu nous dire d’où tu viens, et comment en es-tu venue au dessin et à l’illustration ?
Salut ! J’ai grandi au bord de l’eau, à La Rochelle, et d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé dessiner. Quand j’étais petite, je dessinais des gens en maillots de bain au bord de la plage, ado j’étais fan de fringues et j’essayais de dessiner « à la manière » des stylistes. Après mon bac L j’avais très envie de faire du graphisme donc je suis partie d’abord à Angoulême pour une mise à niveau, puis à Chaumont dans l’est de la France pour un BTS. Je pensais vraiment continuer sur cette voie et être graphiste, faire des logos et de la mise en page toute la journée, jusqu’au jour où j’ai par hasard visité une petite école d’art à Epinal en Lorraine, qui axe son cursus sur les arts visuels dont l’illustration. J’ai eu un coup de foudre pour l’endroit ! J’ai intégré cette école et j’ai commencé par explorer des techniques comme la gravure, le collage, la peinture, la sérigraphie, etc. et à utiliser le dessin à travers le livre. C’est en m’installant ensuite à Strasbourg en tant qu’illustratrice freelance que je me suis stabilisée sur ma pratique du dessin, en travaillant principalement pour des commandes. J’ai gardé un pied dans le livre avec la maison de micro-édition Matière Grasse, qui édite une revue en RISO et des tirages sérigraphiés limités.

Qu’est-ce qui t’inspire, te fait vibrer ?
J’essaie vraiment de puiser dans tout ce qui m’entoure. Aux Beaux-Arts on m’a reproché de pas avoir suffisamment de références en lien avec l’art pour mes projets, alors qu’en fait je pense juste que mes références viennent de partout : de l’art, du design, des memes, du cinéma, de la musique, etc. Je ne fais aucune différence entre toutes les sources d’inspiration possibles. Je passe beaucoup de temps sur internet et les formes d’art qui en émergent me fascinent. J’ai l’impression qu’aujourd’hui les gens n’ont plus besoin de se revendiquer artistes pour faire leur propre truc, y a vraiment de tout. J’adore cette liberté sans limites au niveau de la création.

Ton univers est rock ‘n’ roll, drôle, pop, girl power, surréaliste… Est-ce que tout ça reflète ta personnalité ?
Haha pour le coup je suis une fille assez extravertie. Je parle et je rigole fort, j’aime la couleur et le bling bling. J’aime faire des images qui sautent aux yeux, et qui parlent d’elles-mêmes avec une part d’interprétation. Le côté surréaliste ou psychédélique dans mes images intervient généralement dans un deuxième temps. Après avoir réfléchi au thème d’ensemble, je décide de rajouter des objets / personnages dans un contexte où on ne les imagine pas forcément. J’aime bien dessiner une réalité perturbée par le rêve ou la fiction, ce genre de monde parallèle un peu étrange, qu’on peut retrouver dans la peinture de Magritte par exemple, une de mes plus grosses références.

Et la musique, tu écoutes quoi en ce moment ?
L’été j’aime bien écouter du R’n’B, ça me met de bonne humeur. Mes queen ultimes : Mariah, Missy, Aaliyah. En plus récent, j’adore Kali Uchis et Tirzah et depuis un mois j’écoute en boucle le dernier album de Raveena, Lucid.

Ton plat préféré ?
C’est une question compliquée, j’aime tout si c’est bien cuisiné ! Du coup je peux plutôt te dire mes aliments préférés ce sera plus simple 🙂 En tant que fille de l’océan, je suis fan de fruits de mer et de poisson, et de poisson cru surtout. Mais l’aliment que je préfère au monde c’est le fromage. Je peux pas m’en passer. Sérieusement, c’est une addiction pour moi, en particulier le fromage de chèvre.

Qu’est-ce que tu préfères exprimer/révéler dans le dessin ? Par exemple, quelle est ton illu préférée dans ce que tu as produit et pourquoi ?
Pour moi, une illustration est réussie quand elle exprime autre chose que le texte ne dit pas. Le fait d’illustrer un texte ou partir d’une contrainte précise me stimule et me permet de prendre un angle personnel auquel le lecteur ne s’attend pas forcément. Quand je regarde certains boulots d’autres auteurs illustrateurs, j’aime bien me dire que j’aurais pas du tout interprété le sens des mots de cette façon. J’ai pas forcément d’illu préférée mais je prends beaucoup de plaisir à me concentrer sur des travaux plus personnels une fois de temps en temps, comme par exemple le zine que j’ai sorti l’an dernier, Angel’s Deli, une histoire érotique cannibale inspirée de faits réels.

Est-ce que tu peux nommer quelque-chose que tu aimerais développer dans ta pratique ou ta vie, et nous dire pourquoi ?
J’aimerais prendre plus le temps d’auto éditer des livres et des affiches, pour équilibrer les périodes où j’ai du temps libre et tester des nouvelles choses, prendre plus de risques. Il y a des techniques que j’adore utiliser, comme la peinture, et j’aimerais bien refaire du grand format, c’est hyper libérateur. J’ai fait aussi un peu de broderie il y a quelques années, j’aimerais bien y revenir, et au textile en règle générale : la tapisserie, le crochet, etc., ce genre de techniques méticuleuses et répétitives me détendent ! Sinon dans ma vie perso je déménage probablement à Marseille en septembre, j’ai hâte de rencontrer des gens là-bas, trouver un atelier où je me sentirai bien. J’aimerais aussi voyager plus, peut-être via le biais de résidences artistiques, et essayer d’aller voir mes amis qui habitent à l’étranger si j’ai assez d’argent en 2020 !

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